AUX MARGES DE L'ENTREPRISE : LISIERES, FRICHES, FRONTIERES, TIERS-LIEUX, INNOVATION
23-26 juin 2026 Paris (France)

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Chères et chers collègues,

Nous avons le plaisir de vous annoncer le 3e Congrès International d’Histoire des Entreprises en France, qui se tiendra à l’Université Paris Dauphine du 23 au 26 juin 2026. Ce congrès entend questionner les marges de l’entreprise dans une perspective historique et interdisciplinaire.

Dates clés :

  • 15 septembre 2025 : Ouverture de l’appel à communications
  • 15 décembre 2025 : Date limite de dépôt des propositions (communications, sessions, posters)
  • 2 mars 2026 : Notifications d’acceptation
  • 5 juin 2026 : Envoi des résumés longs
  • 23 juin 2026 : Début du congrès avec l’école doctorale et la conférence inaugurale

 

Nous vous invitons à bloquer ces dates dès à présent !

Thématique

AUX MARGES DE L’ENTREPRISE : LISIÈRES, FRICHES, FRONTIÈRES, TIERS-LIEUX, INNOVATION

 

Les historiens des entreprises se sont pour l’essentiel concentrés sur leurs origines, leur évolution, les acteurs ou leur fonctionnement, plus rares ont été ceux qui se sont penchés sur un ensemble d’objets, de logiques ou d’acteurs situés à leurs marges. A titre d’exemple mentionnons les sous-traitants (dans les chaînes de valeur), souvent des PME, qui sont impactées par les stratégies de leurs donneurs d’ordre. Mais on peut aussi évoquer les espaces de coopération et de compétition, les champs de veille ou de prospective, la place d’individus ou de groupes considérés, à divers titres, comme marginaux, et plus généralement les tiers-lieux, middlegrounds, lisières, objets-frontières de tous types. 

Récemment, la multiplication des plateformes industrielles ou de services a renforcé le caractère monopolistique des grandes entreprises tout en externalisant, voire en marginalisant, une partie des acteurs qui contribuent à leur prospérité. Ce processus passe parfois par de la sous-traitance, ou par le développement de zones « grises » de l’économie. Du point de vue de l’emploi et des activités économiques, on comprend pourquoi au cours des dix dernières années, 60 % des salariés et 80 % des entreprises (essentiellement unipersonnelles) dans le monde vivent dans l'économie informelle (Rapport de l’OIT, Mars 2023)

Le caractère informel des activités économiques peut être défini par plusieurs critères comme l'absence d'enregistrement de l'entreprise, de comptabilité, de paiement des impôts ou de cotisations sociales et la présence d’emplois non déclarés ou sans contrat de travail et, pour finir, d’autres formes d’emplois précaires. L’économie informelle  englobe alors le secteur informel, les activités informelles au sein du secteur formel et l’économie domestique.  

La marginalité n’est donc pas entendue comme une propriété figée et statique d’acteurs individuels ou collectifs, d’entreprises ou de lieux. Au contraire, le caractère « marginal » d’un groupe d’individus ou d’un espace spécifique, dans ou hors de l’entreprise, ne peut être identifié de façon univoque ou anhistorique. Ce congrès se propose d’analyser de façon dynamique et historique la question de la marge et du processus de marginalisation. Nous envisageons de déployer notre réflexion selon quatre axes.



  1. Archiver et analyser les « marges » : concepts, sources et méthodologies pour l’histoire des entreprises :

 

Il importe d’abord de s’interroger sur le concept de frontières et de marges dans l’écriture d’une histoire des entreprises du point des acteurs qui laissent peu de « traces ». À cet égard, la question des sources et des méthodes mobilisées pour saisir ces marges doit être débattue. 

 

  1. Les acteurs aux frontières et aux marges des entreprises, françaises ou étrangères : 

 

Tenter d’évaluer l’importance et le poids des acteurs qui se situent aux frontières ou aux marges des entreprises françaises et/ou étrangères implique de répondre à quelques questions fondamentales : qui sont les acteurs individuels ou collectifs qui peuvent être considérés comme étant aux marges ? Dans quelles circonstances ont-ils émergé ou ont-ils été repoussés aux marges ou aux frontières ? Est-il possible d’en dresser une typologie ? Quelles relations entretiennent-ils avec les acteurs, les processus ou les institutions « au centre » ? Ont-ils un impact positif ou négatif sur la dynamique globale de l’entreprise, de la région ou du pays ? Peut-on identifier, dès lors, un modèle spécifiquement français ou francophone d’organisation et de management ? 

Cela exige d’identifier certains acteurs à la marge aussi bien les acteurs internes (par exemple les intérimaires, les contrats courts…) que les acteurs externes (sous-traitants, réseaux). Il convient de s’interroger sur les marginalités systémiques liées à quelques critères que ce soit, par exemple au genre ou à l’appartenance ethnique, et à leurs effets sur les dynamiques de l’entreprise.

 

  1. Les lieux et les tiers zones :

 

Définir et discuter les marges inclut la question des lieux ou des espaces « physiques » « marginaux » qui sont parfois créés de façon délibérée ou sont le fruit d’une succession d’actions ou de processus plus ou moins maitrisés, notamment de déclassement. Cela recouvre les espaces internes de l’entreprise (conception, production, management) ; l’intégration dans la chaine de valeur (usine, stocks, vente, finance, sous-traitance, etc.), mais aussi les espaces externes comme l’intégration à l’espace urbain ou naturel (y compris la question des friches industrielles). Certaines entreprises ont mis en place des stratégies de contrôle de l’espace environnant, par exemple au XIXe siècle pour maitriser le marché du travail autour des usines sidérurgiques ou plus récemment, pour éloigner les riverains et s’épargner ainsi leurs plaintes liées aux pollutions et dégradations environnementales. La question de ce qu’on a appelé les « débordements industriels », qui brouillent la frontière entre l’intérieur des entreprises et leur environnement, pourra être abordée.

 

  1. Les processus de marginalisation et de rupture :

 

Les acteurs, les lieux, les façons de penser ou de faire présentés plus haut sont le résultat de pratiques, de représentations ou de règles construites au cours de l’histoire de manière plus ou moins consciente par des acteurs individuels ou collectifs. Des décisions, des règles ou des normes sont élaborées pour assurer l’existence ou le succès de processus de marginalisation. Des institutions sont mises en place pour garantir la pérennité de formes d’intégration et de marginalisation. Quelles sont les contextes qui permettent l’émergence de ces processus ? Comment se développent ils ? Quelles sont les contraintes qui les limitent ? Peut-on considérer la marginalité comme une ressource ? 

En retour, quels sont les impacts de ces processus sur les entreprises, leur organisation ou leurs stratégies ?  À cet égard il faut prendre en compte les spécificités du fonctionnement du marché du travail et des relations sociales, le poids des organisations associatives et coopératives dans la dynamique économique, les questions entrepreneuriale et managériale, les pratiques comptables, financières ou marketing, la gestion du personnel, l’inscription dans le capitalisme global, le rôle des régulations étatiques, etc.

 

En définitive, le congrès accueillera toute proposition s’inscrivant dans l’un ou plusieurs de ces axes.

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